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LE CORBEAU ET LE RENARD
(Les Fables) |
La
Fontaine et Ésope |
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Le
Corbeau et le renard, Ésope -
Un corbeau, ayant volé un morceau de viande, s'était perché
sur un arbre. Un renard l'aperçut, et, voulant se
rendre maître de la viande, se posta
devant lui et loua ses proportions
élégantes et sa beauté, ajoutant que nul n'était mieux fait
que lui pour être le roi des oiseaux, et qu'il le serait
devenu sûrement, s'il avait de la voix.
Le corbeau, voulant lui montrer que la voix non plus ne
lui manquait pas, lâcha la viande et poussa
de grands cris. Le renard se précipita et, saisissant le
morceau, dit : « Ô corbeau, si tu avais aussi du jugement,
il ne te manquerait rien pour devenir le
roi des oiseaux. » Cette fable est une leçon pour les sots. |
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LE CORBEAU ET LE
RENARD
La Fontaine
Maître
Corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l'odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
Eh ! bonjour, Monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli ! Que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le phénix des hôtes
de ces bois.
À ces mots, le Corbeau ne se sent pas de joie
Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Renard s'en saisit, et dit :
Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute.
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute.
Le Corbeau honteux et confus
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
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Étude
de texte |
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